La surprise
Publié le 2 Août 2011
Il est 13 heures. La visite que je ne pouvais faire hier est annulée car la dame ne veut finalement pas me voir. Il n'y a pas de rendez-vous avant 16 heures. J'ai fini les courriers que des patients m'avait demandés et rangé les bios du péricollect. Le postier n'est pas passé. Bon, je suis les conseils de mon futur co-installé, je rentre manger à la maison.
Il fait beau et la voiture était au soleil. Quand j'ouvre la portière, je me prend une bouffée d'air chaud. Je prend la route. C'est aujourd'hui qu'ils ont enfin décidé de refaire l'asphalte détruit par les intempéries de l'hiver. Les véhicules sont rabattus sur une seule voie et il y a un basculement de chaussée. Ca prend un peu plus de temps que d'habitude pour rentrer.
J'ouvre la boite aux lettres, j'y laisse la pile de dépliants publicitaires pour me rappeler de refaire le Stop-pub qui est parti avec les dernières pluies. Ce rappel ne fonctionne pas très bien, la pile grandit. Sur le dessus il y a une jolie enveloppe. Je fais la grimace, elle est adressée à Mr et Mme Hom Poilu... J'avais oublié qu'en me mariant je n'existerais plus qu'en tant que "femme de" et que je perdrais mon prénom et mon nom dans la tête des gens. Heureusement que je n'ai pas changé finalement. L'enveloppe contient un faire-part de naissance. Il va falloir trouver un cadeau.
Je fais sortir Vanille pour qu'elle puisse aller se défouler. Si elle pouvait faire ses griffes dehors plutôt que sur le mur ça m'arrangerait beaucoup. J'enlève mes chaussures, je préfère marcher pieds-nus, le sol est frais. Je prépare une assiette avec ce qui traine dans le frigo. Tomate-mozzarella, saucisson et galette de maîs. Je remets le reste de mozarella dans un bol qui traine. Je m'installe devant Sherlock Holmes. Vanille passe en trombe pour aller à la cuisine. J'y retourne pour me chercher des mirabelles. Elle joue avec une boule de poussière. Je me demande où elle a bien pu trouver ça, pas que ce soit tellement propre ici mais quand même, ça fait une grosse boulette. Ca a vraiment l'air trop rigolo. Elle la promène, la pose, se cache derrière un obstacle invisible puis se jette dessus.
Je mets une dosette blanche dans la machine. En regardant le café couler, je me rends compte que tout à l'heure le bol dans lequel j'ai rangé la mozzarella est celui qui avait servi hier pour l'eau du chat. Soupir. Je jette le tout. Vanille repasse en courant. De loin, je ne suis plus sure que ce soit de la poussière, quelquechose est bizarre, la boule n'est pas si ronde que ça. Je voudrais bien voir mais elle l'a emmenée sous le buffet. Elle finit par la déposer sous mon nez. En effet, ce n'est pas de la poussière, c'est une demi-souris. La tête, les pattes avant, des poils et des boyaux qui pendouillent. Bon appétit.
Elle repart aussi vite qu'elle l'a posée. Et revient sans. Zut.
Deux heures plus tard, je n'ai pas retrouvé le cadavre. Vanille non plus, ou alors elle l'a mangé. Il est l'heure, je dois repartir au cabinet, je laisse un mot à Mr Poilu, je suis sûre qu'il va a-do-rer cette chasse au trésor d'un genre particulier.