Rire
Publié le 24 Février 2016
Rire.
De tout.
Mais surtout des autres.
De leur souffrance.
Les mettre tous dans le même sac, la caste des connards nantis.
Dénigrer leur amour du métier, leurs capacités, leurs connaissances.
Méconnaître leur exercice.
Leur expliquer qu’ils devraient être contents.
Savoir mieux qu'eux combien de temps dure une consultation et combien ils gagnent.
Justifier ce dédain par des moyennes de chiffre, quand la médiane serait un meilleur argument.
Mais oublier les chiffres des burn-outs, des suicides.
Faire la promotion de l'éthique médicale.
Oublier la définition de l'éthique tout court.
Ignorer l’épuisement qui découle des exigences des patients, des clients, des usagers, on ne sait finalement plus comment les appeler tant la relation s’est faussée.
Rire de l’affiche de celui qui souffre de ne plus faire de la médecine, mais qui n’est plus que le tampon écrasé entre les désirs des uns et les menaces des caisses.
Mépriser ce qui peut conduire à en arriver là.
Le nier.
Rire.